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L'artiste

Dominique GONZALEZ-FOERSTER

Dominique GONZALEZ-FOERSTER

Née en 1965 à Strasbourg (FR)

Vit et travaille entre Paris (FR) et Rio de Janeiro (BR)

Représentée par les galeries Esther Schipper, Berlin (DE) ; 303, New York (US)

Les œuvres de Dominique Gonzalez-Foerster entretiennent un lien étroit avec des questions qui traversent aussi bien la littérature que le cinéma et qui s’articulent principalement sur la perception des lieux, la mobilité et les déplacements, le voyage et l’exotisme. Si ses premières œuvres s’attachent principalement à l’étude du motif de la chambre, répété dans des espaces clos aux aménagements épurés mais sensibles, c’est sans doute moins pour interroger un espace reclus que les déplacements qu’il suggère et dont il constitue une station. Ces dispositifs réalisés à partir de 1988 sont en effet perceptibles comme des moments, des entre-deux qui précèdent ou suivent l’action et dont la vacuité sensible constitue le sujet. Lieux des absences, où se joue l’ordinaire quotidien, ils nous restent relativement étrangers ; leur spatialité est soulignée par des indications de contours et de volume : lumière colorée baignant l’ensemble, néons disposés le long des plinthes, objets posés au sol et dans les coins. Mais la nature même de ces espaces soulignés révèle précisément « la clôture narcissique des intérieurs individuels et superposés » et invite à une nécessaire évasion. Lieu paradoxal, Milwaukee Room s’apparente par quelques objets à une chambre à coucher, mais le clignotement incessant d’un tube de néon et de deux radios-réveils déréglés le rend inhospitalier.
Ce premier ensemble d’œuvres sera prolongé à partir du milieu des années 1990 par des séries de photographies et de films de voyages. Les déplacements en constituent également l’enjeu, cherchant à faire percevoir, entre documentaire et carnet de voyage, dans des successions de longs travellings et plans-séquences la sensation des villes, venant précisément relier les univers intimes à l’espace public, la réclusion à l’errance. Mais selon un mouvement inverse à celui des « Chambres », nous passons de l’universel au particulier, ces vues de villes révélant la singularité du regard et l’unicité de la perception.

F. K.

Interview de Dominique Gonzalez-Foerster à l’occasion du Prix Marcel Duchamp, 2002

En savoir plus :
https://www.dgf5.com/

Artiste Dominique GONZALEZ-FOERSTER