L'artiste
Valérie BELIN
Née en 1964 à Boulogne-Billancourt (FR)
Vit et travaille à Paris (FR)
Représentée par la galerie Nathalie Obadia, Paris (FR)
Procédant par séries et par un travail d’une grande rigueur protocolaire, Valérie Belin s’attache à interroger les modalités de l’image photographique et le rapport de l’image à la réalité. Analysant systématiquement la nature du médium, elle s’intéresse en particulier au rôle de la lumière, qu’elle analyse dans une riche complexité chromatique de gris, de noirs et de blancs, et qu’elle envisage autant comme outil de modelage de la forme que comme révélateur de l’image. Elle a développé un style singulier, ni documentaire ni naturaliste, reposant sur un traitement du sujet hors de tout contexte, à base de contrastes puissants qui en exaltent le caractère graphique et de cadrages serrés qui le monumentalisent.
Valérie Belin réinvestit la photographie en tant qu’art de la grammaire du volume, de l’espace et du plan, comme une reprise en charge de la sculpture et de la peinture, où elle revisite autant les genres du portrait et de la nature morte que de l’abstraction. En tant qu’instrument de vision et de l’expérience sensible du monde, la photographie est démontée dans son rapport au réel et sa définition en est poussée jusque dans sa dimension la plus abstraite, quel qu’en soit le sujet.
Les sujets de Valérie Belin sont des modèles, soumis à l’épreuve de la représentation. Tous traités de la même manière, avec la même valeur, du classique au contemporain et du somptueux au trivial, ils acquièrent une présence impressionnante qui assigne littéralement le regard et questionne la perception. Aux sujets artificiels, Valérie Belin donne l’accent et le velouté du naturel, et les sujets naturels deviennent sous sa lumière des joyaux plastiques. Les aberrations deviennent réalistes et l’horreur splendide. Dans une galerie de portraits qui traite l’humain de la figure à l’icône, mannequins de cire et de magazine échangent leurs carnations, le corps modelé des bodybuilders et les atours vestimentaires des femmes orientales étalent les extrêmes des canons de la beauté. Les reflets de verre dans les miroirs en cristal cisaillent le plan de l’image de brèches d’infini, carcasses de viande et déchirures de plastique rivalisent de préciosité… la rutilance et la préciosité des images de Valérie Belin confondent le regard.
Olivier Grasser
En savoir plus :
https://valeriebelin.com/